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La santé mentale des étudiants athlètes

Stéphanie Vagneux - 23 janvier 2019

Pratiquer un sport de haut niveau ajoute parfois au stress déjà présent chez tout étudiant qui doit rencontrer les échéances, étudier et faire ses examens. Quand il faut aussi gagner ses matchs ou remporter des compétitions, le niveau de stress peut alors devenir très important et préoccupant. Mais quand le coach souhaite le succès et la performance au-delà de tout, que les co-équipiers vivent les mêmes défis, il n'est pas aisé de demander de l'aide, de savoir vers qui se tourner pour avoir une oreille attentive?

Le site de Sport'aide, un organisme à but non lucratif en matière d’orientation et d’accompagnement pour toutes questions concernant la violence envers les jeunes athlètes en contexte sportif, met en évidence des "statistiques qui devraient faire la manchette".

  • Selon une étude, 23% des athlètes ont rapporté avoir vécu de la maltraitance émotionnelle de la part de l’entraîneur durant la pratique de leur sport avant l’âge de 16 ans.
  • Selon une étude, 19,7% des répondants ont été victimes d’au moins un comportement de harcèlement sexuel de la part d’un pair au cours de leur pratique sportive avant l’âge de 16 ans.
  • Selon une étude, 76% des athlètes ont rapporté avoir déjà été victimes d’au moins un geste de violence physique, 59% ont déjà été victimes et 43% ont déjà commis un acte de violence physique.
  • Selon une étude réalisée auprès de jeunes athlètes québécois (âgés entre 10 et 20 ans), plus de 25% des répondants ont reconnu avoir fait usage, dans les douze derniers mois, d’un ou de plusieurs produits interdits ou soumis à des restrictions par l’AMA.
  • Selon une étude menée en Belgique et aux Pays-Bas, 38% des répondants ont rapporté avoir vécu de la violence psychologique, 11% de la violence physique et 14% de la violence sexuelle avant l’âge de 18 ans dans le contexte de leur pratique sportive.
  • Selon une étude, 12,9% des répondants ont affirmé avoir été forcé à s’entraîner ou à prendre part à une compétition malgré la présence d’une blessure ou d’un état de fatigue.
  • Selon une étude, 6% de tous les répondants auraient déclaré avoir subi du harcèlement sexuel de la part de leur entraîneur durant leur pratique sportive avant l’âge de 16 ans.

Ces statistiques, tirées de diverses études européennes et américaines sont révélatrices du besoin d'accompagnement psychologique chez les athlètes. Sensibilisées à ces réalités et souhaitant être à l'écoute des étudiants qui portent le blason et les couleurs de leur institution, certaines universités ont développé des services sur mesure pour les rejoindre. La culture de performance et le sentiment de devoir être toujours mentalement fort, habitent souvent les étudiants athlètes.

Développée à l'Université d'Ottawa, l'Initiative SAMHI (Student-Athlete Mental Health Initiative) est un organisme à but non lucratif dédié à la promotion du bien-être et de la santé mentale et à soutenir les étudiants athlètes souffrant d'un problème de santé mentale. Cet organisme regroupe déjà 18 campus à travers le Canada et l’Université Laval s'est jointe depuis janvier 2018 à titre de premier établissement francophone. Instaurée pour démystifier les problèmes de santé mentale auprès des étudiants-athlètes de niveau universitaire et faciliter l’accès aux ressources à leur disposition, cette initiative est soutenue par les étudiants athlètes pour les étudiants athlètes.

Source de l'image: Pixabay