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Soutien à l'apprentissage comme mesure d'accommodement en contexte universitaire

Stéphanie Vagneux - 22 janvier 2020

S'appuyant sur une pratique de soutien à l’apprentissage comme mesure d'accommodement, Denis Côté, conseiller en soutien aux étudiants en situation de handicap de l'Université TÉLUQ et Joëlle Varin, orthopédagogue au Centre étudiant de soutien à la réussite (CÉSAR) de l'Université de Montréal, ont élaboré une communication lors du Colloque de l'Association des orthopédagogues du Québec (ADOQ) en novembre 2019.

C'est dans la Revue de l’Association des Orthopédagogues du Québec (décembre 2019) que ces intervenants ont publié un résumé de leur expérience de mise en place de mesures d'accommodement visant, non pas le soutien à la réalisation d'épreuves évaluatives, ni le soutien à l'apprentissage pendant les cours, mais plutôt l'optimisation des méthodes de travail et la réflexion sur les stratégies d'apprentissage.

Ce type de soutien est cependant rarement perçu comme faisant partie des options de mesures d'accommodement offertes aux étudiants en situation de handicap (ÉSH). La recension des écrits met pourtant de l'avant que le développement de stratégies d'apprentissage joue un rôle primordial dans la réussite, ce qui est d'autant plus vrai avec une population qui rencontrent diverses difficultés scolaires.

D'entrée de jeu, les intervenants mentionnent que les étudiants rencontrés semblaient souvent faire une autoévaluation erronée de leurs compétences : soit ils se sous-estiment ou au contraire, ils se surestiment. Par des exercices typiques dans le contexte universitaire concernant l'analyse de discours écrits complexes tant l'intervenant que l'étudiant étaient en mesure de dépister rapidement les difficultés et forces réelles. Ces activités permettraient de rendre explicite les attentes universitaires.

Durant la session d'automne 2018, en observant des indicateurs de réussite (nombre de cours terminés, nombre de cours réussis, nombre d'abandon, nombre de prolongations et moyenne pondérée), les auteurs ont pu constater les effets positifs observables de telles stratégies, bien qu'œuvrant au sein d'établissements universitaires bien différents.

L'expérimentation a d'abord permis de valider l'importance des mesures d'accommodement tous types confondus pour favoriser l'équité des chances de réussite: les ÉSH avec mesures réussissaient mieux que les ÉSH sans mesures et de façon équivalente aux étudiants dits sans handicap. De plus, avec l'ajout de la mesure de soutien aux stratégies d'apprentissage, la moyenne pondérée des ÉSH avec mesures d'accommodement avait généralement augmenté, et dépassait même celle des étudiants dits sans handicap.

L'article conclut sur trois exemples d'activités de dépistage et d'intervention, s'attardant à trois facettes du métier d'étudiant : la lecture, la synthèse et la rédaction.

On mentionne également que cette pratique a récemment fait l'objet de la mise en place d'un projet interordres impliquant cinq universités, plus de trois cégeps, ainsi que l'implication de l'Association québécoise interuniversitaire des conseillers aux étudiants en situation de handicap (AQICESH) et du Centre collégial de soutien à l'intégration (CCSI) de l'Est du Québec. Une trousse de dépistage et d'intervention en soutien à l'apprentissage devrait voir le jour en 2020.

Pour lire l'article complet: Le soutien à l'apprentissage comme accommodement pour outiller les étudiants en situation de handicap dans leurs études postsecondaires